Le ciel attendra
Marie-Castille Mention-Schaar, dont le cinéma était jusque là empêtré dans une mièvre simplicité, porte un regard débarrassé de tout excès de sensiblerie sur ce double parcours. Glaçant, le film décrit admirablement le glissement discret et insidieux opéré derrière un écran de portable ou la porte d'une chambre d'adolescente, l'isolement et le sournois lavage de cerveau que des adolescentes mal préparées subissent. En évitant de moraliser ou de se poser en juge, le film tente simplement de mettre des mots simples sur des malaises profonds et, via le personnage (réel) de l'anthropologue Dounia Bouzar, tente une approche apaisée et un décryptage affûté des dérives et des travers utilisés par les recruteurs pour miner des familles et une société troublées. A la frontière du documentaire et de la chronique intime, le film ne choisit pas, manquant du coup de point de vue et de force. Reste un regard pertinent et une description frappante de la façon dont peut se répandre le sinistre poison de la radicalisation.
Publié le 05/10/2016
Double portrait croisé nourri d'un réalisme fort, Le ciel attendra décrypte l'embrigadement d'une jeunesse parfois un peu perdue et bercée d'illusions pour servir une cause fanatique. Effroyable et instructif le film manque parfois de direction pour s'arrêter à la simple description des faits. La réalisation, à force de vouloir éviter la surcharge émotionnelle, finit par rester très illustrative.
Film français de Marie-Castille Mention-Schaar
Avec Sandrine Bonnaire, Clotilde Courau, Noémie Merlant, Naomi Amarger.
Durée : 1h44.