Robert Zemeckis croit comme personne en l'industrie du rêve. Le réalisateur de Retour vers le Futur a depuis 1987 gagné ses galons de pionnier du cinéma d'animation. Qui veut la peau de Roger Rabbit ?, Le Pôle Express et désormais Beowulf témoignent d'une vision aguerrie et avant-gardiste de son art. Rompant avec le public de son précédent film, Zemeckis s'est attaqué à Beowulf, odyssée à la sauce scandinave où le héros traverse l'océan pour prêter main forte au roi viking Hrothgar. Son royaume n'est plus que l'ombre de lui-même depuis qu'une créature répondant au nom de Grendel décime la population. Pour éviter au héros la caricature, Zemeckis use une nouvelle fois de la « performance capture » qui permet de retranscrire le moindre mouvement en trois dimensions. L'univers fantaisiste n'en est que mieux rendu, l'apparat numérique seyant mieux aux personnages secondaires qu'au héros lui-même. Infatigable, il aura tôt fait de vous perdre, sauf si vous êtes un amateur de litanies guerrières. La technique reste perfectible mais les nombreux décryptages qui accompagnent le second disque renforce l'intérêt du projet.