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Pierre de Belay, le tourbillon de la couleur

Pierre de Belay, le tourbillon de la couleur (2024)
Né en 1890 à Quimper, Pierre de Belay compte parmi les artistes les plus talentueux de sa génération. Proche de Max Jacob, témoin de l’effervescence qui agite le monde de l’art à Montmartre puis Montparnasse, de Belay traverse les grands mouvements de la modernité en privilégiant une approche réaliste qui impose un style reconnaissable entre tous.

Assimilant avec largesse les acquis de l’expressionnisme, du fauvisme et même du cubisme, il multiple les sujets qui revisitent les grands thèmes de la peinture bretonne autant qu’il s’attache à investir le monde interlope des cafés de Montparnasse ou encore l’actualité judiciaire qui secoue la société française de l’Entre-Deux-Guerres. Son art, loin de rester figé, se réinvente au gré de ses rencontres ou de ses centres d’intérêt. Ainsi, la pratique régulière de la gravure l’amène à la fin des années 30 à inventer un style pictural sans équivalent : le treillisme ! L’art prolixe de Pierre de Belay s’épanouit d’abord dans le champ de la peinture de chevalet mais connaît aussi de belles réussites dans le domaine du grand décor avec, par exemple le célèbre ensemble de Kermoor.
Attiré par les arts décoratifs, il multiplie également les études pour des projets de tapisserie, des illustrations de livres ou des projets de costume (notamment pour les Ballets Suédois). Artiste complet, Pierre de Belay est avant tout le chantre de la couleur. Épaisse, déliée, en aplat ou zébrée, la touche rayonne de pigments purs qui enchantent chacune de ses compositions. À rebours de toute une génération d’artistes (Vlaminck, Derain, La Patellière, Dunoyer de Segonzac, …) qui s’engouffre dans les vertiges d’une peinture sombre et tourmentée, il revendique la lisibilité de ses compositions, adoptant pour cela une palette de couleurs vives et chatoyantes.
Grâce aux dons généreux de la veuve de l’artiste, Hélène de Belay, le musée des Beaux-Arts conserve aujourd’hui le fonds le plus complet et le plus éclairant de l’artiste. Une actualité récente est venue affermir la qualité de ce fonds. En effet, l’acquisition par la Ville de Quimper du décor de Kermoor en 2019 a permis de sauvegarder le dernier décor de Cornouaille conservé in situ mais aussi de révéler au public le premier grand chef-d’œuvre de l’artiste où la truculence des compositions est déjà servie par la verve d’un pinceau alerte.
La dernière exposition consacrée à cet enfant de Quimper remonte à 1988. En 2024, le musée des Beaux-Arts se propose donc de réunir un ensemble significatif d’œuvres (environ 120) issues de sa collection, pour la plupart peu connues ou même inédites, qui permettra de retracer les grandes étapes de la carrière du peintre. En suivant un fil chronologique, les différentes sections pressenties aborderont des thématiques variées, depuis ses rencontres artistiques ou littéraires, son regard sur les scènes de la vie parisienne, sa passion pour la Bretagne, son reportage du procès Stavisky, ses scènes intimistes ou bien encore ses projets consacrés aux arts décoratifs.
Cette exposition, placée au cœur de la saison estivale, bénéficiera d’une scénographie dédiée et sera accompagnée de dispositifs de médiation. Un catalogue et des produits dérivés seront proposés au public.
Enfin, ce travail de mise en valeur du fonds de Belay permettra de procéder au récolement complet de cette collection (987 œuvres inventoriées) et tout particulièrement de compléter notre connaissance des nombreux carnets de dessins.

Publié le 15/01/2024


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