Je, comme dirait l'autre
Pourquoi chanter la poésie, pourquoi la mettre en musique ? Pour la sortir des livres, pour la faire entendre, pour la faire connaître, pour la rendre audible, pour la vocaliser, comme au temps où elle était un art sonore, mêlé intimement à la musique, que ce soit dans l’antiquité grecque ou romaine, ou dans le premier Moyen Âge. Mais c’est aussi pour s’approprier les mots d’un autre, exprimer avec les mots de cet autre « je » ce qu’il dit mieux que moi de ce que je ressens, de ce que j’imagine, de ce que je pense. D’ailleurs, si l’on en croit Arthur Rimbaud, « c’est faux de dire : je pense : on devrait dire : On me pense. — Pardon du jeu de mots. — Je est un autre. »
« La poésie est une clameur, elle doit être entendue comme la musique. Toute poésie destinée à n’être que lue et enfermée dans sa typographie n’est pas finie ; elle ne prend son sexe qu’avec la corde vocale tout comme le violon prend le sien avec l’archet qui le touche. » Léo Ferré
Textes de François Villon, Paul Verlaine, Tristan Corbière, Arthur Rimbaud, Germain Nouveau, Guillaume Apollinaire et René-Guy Cadou.
Musique de Didier Helleux
Avec : Didier Helleux, voix ; Jean-François Nestour, piano ; Nicolas Even, accordéon
Publié le 28/02/2023