Sortir : Comment votre choix s'est-il porté sur ce texte ?

 

Caroline Guyot : J'ai découvert Lee Hall en 2004 et en lisant ces textes j'ai tout de suite eu un gros coup de cœur pour Face de cuillère. C'est un texte très fort mais très riche qui aborde des tas de choses avec une langue riche. Rapidement j'ai eu envie de le porter sur scène même si je n'avais pas encore d'idée quant au meilleur moyen de le faire. Le clown a fini par m'apparaître naturellement parce que j'avais déjà travaillé ce registre avec le Prato et parce que je voulais permettre une approche à plusieurs niveaux de lecture de l'ensemble. L'idée de mêler les approches avec un travail autour de l'objet et le jeune public était également important pour moi. Il m'est vite apparu nécessaire de ne pas aborder le texte de façon simplement réaliste et pour cela, le clown est idéal, parce qu'il crée un décalage intéressant.

Sortir : Le texte a-t-il été adapté ?

C. Guyot : Le texte est fidèle à celui de l'auteur mais nous en avons élagué quelques parties, notamment toutes celles qui s'éloignent un peu plus du personnage et qui font entrer d'autres sujets dans l'histoire. Il fallait également rester sur un format réaliste et un spectacle qui ne soit pas trop long pour que parents et enfants puissent y plonger avec la même facilité.

Sortir : Vous êtes seule sur scène ?

C. Guyot : pas tout à fait. Je suis là seule à jouer et je n'ai pas de partenaire mais le musicien (Gilles Gauvin) et le régisseur sont avec moi, visibles mais n'interviennent pas directement dans le spectacle. La musique et la scénographie ont une place importante. La musique parce qu'elle dit aussi tout ce que nous n'avons pas forcément gardé du texte et la scénographie parce que tout y est volontairement froid à l'exception de quelques objets qui font vraiment sens dans le récit.