Rinaldo, une œuvre phare et féérique de Haendel

On connaît le talent et le travail original autour de la marionnette et du théâtre d’objet de Claire Dancoisne, metteur en scène, et directrice-fondatrice du Théâtre de la Licorne, installé à Dunkerque depuis 2013. L’associer à Rinaldo fut une excellente idée. Composé en 15 jours, Rinaldo est le 1^er opéra londonien d’un jeune compositeur de 26 ans qui en profite pour recycler ses plus beaux airs, ses tubes dirait-on aujourd’hui, dans un processus d’écriture tout à fait habituel au XVIIIe siècle. Il s’agit en 1711 d’émerveiller les londoniens avec une histoire universelle d’amour et de jalousie sur fond de croisade. Pari réussi ! Le livret est basé sur La Jérusalem délivrée du Tasse avec pour personnages principaux Renaud (Rinaldo - Paul‐Antoine Bénos), Armide (Armida - Aurore Bucher), Godefroy de Bouillon (Goffredo - Lucile Richardot) et Argant (Argante - Thomas Dolié). Claire Dancoisne est ici à son affaire dans cet univers baroque et fantastique qui lui permet de donner libre cours à sa fantaisie qui s’accorde parfaitement à la magie des opéras à machines destinés à éblouir le public. Soutenu par une musique brillante qui met en valeur les belles voix, le merveilleux et la folie de Rinaldo n’auront jamais été aussi proche de nous.

Après les Noces de Figaro et Gianni Schicchi, cette troisième production de la Co[opéra]tive, une initiative conjointe des scène nationales de Quimper, Dunkerque, Besançon et du théâtre impérial de Compiègne, nous montre que la production d’opéras n’est plus réservée aux grandes maisons spécialisées et que les scènes nationales ont aussi leur rôle à jouer dans la diffusion du répertoire lyrique.