Quimper : Henry Moret, le discret, en pleine lumière

La vie d’Henry Moret, artiste solitaire né à Cherbourg, est assez peu connue. Sa rencontre avec la Bretagne, fondatrice dans sa carrière, a lieu en 1875, lors de son service militaire à Lorient. Formé à l’Ecole des Beaux-Arts à Paris, Moret partage son temps, dès 1881, date de son installation au Pouldu, entre la Bretagne et la capitale, où il expose régulièrement ses œuvres. Au court d’un séjour à Pont-Aven en 1888, il fait la connaissance de Gauguin et du cercle d’artistes l’entourant. Marqué par le Synthétisme, nouvelle manière de peindre élaborée par ce groupe, Moret lui emprunte les grands aplats de couleurs franches, les cernes noirs autour des motifs, ainsi que des cadrages inspirés de l’art japonais. Le peintre garde toutefois une certaine distance vis-à-vis de ce mouvement et n’adopte pas les sujets symbolistes des toiles de Paul Gauguin ou d’Emile Bernard. Par son étude poussée de la façon dont la lumière modèle un paysage, Moret se rapproche d’ailleurs plutôt de l’Impressionnisme. Parcourant les campagnes et les rivages, il est probablement l’artiste qui a le mieux rendu hommage à la beauté des paysages bretons en toute saison. Henry Moret (1856-1913). De Pont-Aven à l’impressionnisme en Bretagne, toute première rétrospective consacrée à l’artiste, réunira à Quimper un ensemble d’œuvres, peinture et art graphique, représentatif de son travail. Le parcours chronologique de l’exposition, ponctué de sous-sections thématiques, permettra assurément de saisir l’évolution de son style unique. Catalogue de l’exposition, visites guidées, classiques ou instantanées en 15 minutes, ainsi que livret-jeu et espace ludique pour les enfants proposeront différentes approches, pour tous.