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Quelques questions à Ivarh

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Formé en 2020 autour du chant traditionnel de Basse-Bretagne, le groupe breton Ivarh (« chemin entre deux haies ») fait de plus en plus parler de lui. En tournée cet automne, il présentera son nouvel album Huñvre, qui figure dans la sélection Indies First. Nous avons discuté avec Elouan Le Sauze, le chanteur du groupe.

 

Sortir : Pouvez-vous présenter la genèse du groupe ainsi que ses membres ?

 

Elouan Le Sauze : A la base, maintenant on est plutôt sur des compositions, c'était surtout une envie de moi-même et de Pablo Molard, guitariste, compositeur et arrangeur du groupe, de travailler la matière chantée de Basse-Bretagne. La matière chantée à écouter, pas celle à danser, qui est souvent mise avant et qu'on est habitué à entendre dans du fest noz ou du bal. On avait envie d'aller traiter l'autre aspect de ce répertoire quasiment infini, à partir de chansons qui ont été collectées par des particuliers, puis regroupées sur une grande base de données, Dastum, sur laquelle on trouve toutes ces collectes en libre écoute. Moi je suis né à Lorient, j'ai fait ma scolarité dans les écoles Diwan, d'abord à Lorient, au collège à Vannes, puis au lycée à Carhaix. J'ai continué sur un master de breton à Rennes. Mon langage est plutôt teinté de couleurs vannetaises, donc forcément on a traîné dans ces univers du Pays vannetais et on remonte vers le Centre-Bretagne aussi pour quelques chansons. On voulait mettre le nez là-dedans, sans avoir la prétention d'en faire le tour, et de mélanger ça avec nos envies et des sons un peu nouveaux. On a fait appel à deux frères, Benjamin et Thomas Bessé. Ils sont nés à Douarnenez et aujourd'hui ils habitent tous les deux à Rennes. Ils sont issus d'une culture musicale très variée, leur mère écoutait un peu de tout, notamment pas mal de musique qu'on peut appeler grossièrement celtique (bretonne, irlandaise...) et ils ont beaucoup été bercés par du rock indé. Ils ont un duo, Ben & Tom, de rock un peu underground, basé sur du shoegaze. On a ajouté en plus le saxophone de Ewen Couriaut, un saxophoniste assez connu dans le Pays de Vannes. Il est multi-instrumentiste et joue aussi du bignou, de la bombarde, de la cornemuse et du hautbois.

 

 

S : Votre musique est souvent décrite à la fois traditionnelle, rock et teintée d'influences des musiques du monde. Est-ce que ce résumé vous convient ?

ELS : C'est toujours compliqué de rentrer dans des cases, mais oui ça rentre à peu près là-dedans. On arrive tous avec nos bagages différents, pour rassembler autour de nos envies, de notre musique. On essaie de créer un son, assez humblement, sur ce qui a pu nous nourrir. Moi j'avoue que je n'ai jamais beaucoup écouté de rock, mais justement c'était l'occasion de découvrir le style et l'univers de Benjamin, qui, lui, n'a pas écouté de chanson en breton quand il était jeune. Maintenant il s'y intéresse bien, comme moi je m'intéresse à son domaine. Ces rencontres forgent le groupe et son identité sonore.

 

S : Vous chantez exclusivement en breton. Pour les non brittophones, pouvez-vous expliciter les thèmes abordés dans vos textes ?

ELS : L’album s’appelle Huñvre, qui veut dire rêve. On a changé un peu de méthode : on autant de titres issus de la tradition orale et populaire, que d’airs traditionnels avec nos textes, que de compositions totales. Par hasard, on arrive sur un ensemble assez onirique, basé sur des textures de rêves, de rencontres avec des animaux ou des personnes, des balades, des transformations en animaux… C’est plutôt un heureux hasard qu’une volonté.

 

 

S : Comment avez-vous travaillé à l'élaboration du nouvel album ?

ELS : C’est un travail entre Pablo et moi. Lui amène des idées, moi après j’écris des textes sur les nouveaux morceaux. Puis on se rassemble tous les cinq pour que chacun trouve sa place et les meilleures idées pour le mettre en valeur. A la base c’est un échange à deux, après on ajoute les différentes strates de chaque individu et de sa patte musicale.

 

S : Vous entamez prochainement une résidence à l'Athéna à Ergué-Gabéric, quel en est l'objectif ?

ELS : On va être accompagnés par une sonorisatrice, qui va nous faire travailler l’aspect scénique et sonore. En réalité, nous sommes six dans le groupe, il y en a un qu’on voit rarement sur les photos parce qu’il est derrière sa console pendant les concerts, mais il fait partie intégrante du projet. On va travailler la précision du chant, pour offrir un meilleur spectacle. On va normer tout ça, jouer sur scène, pour grandir encore dans cette musique.

 

S : Viendra ensuite une tournée bretonne, après la sortie de l'album et un concert de présentation le 6 octobre, toujours à l'Athéna. Que proposerez-vous au public lors de ces concerts ?

ELS : On va proposer tous ces morceaux qui sont en préparation depuis un petit moment, mais qu’on n’a jamais vraiment joué en public, à part quelques tentatives. Là on veut construire un vrai propos autour de cet album-là et laisser les morceaux du premier cd de côté, même s’ils resteront toujours plus ou moins proches de nous.

Publié le 04/10/2023 Auteur : Propos recueillis par Aurore de Carbonnières

 

Le 6 octobre à 20h30, Centre culturel L'Athéna, Ergué-Gabéric, 7-16€, www.lathena.bzh

Le 20 octobre, Le Noktambül, Rennes, www.noktambul.com

Le 8 novembre, Yaouank – Les Champs Libres, Rennes, yaouank.bzh

Le 17 novembre, Bonjour Minuit, Saint-Brieuc, bonjour-minuit.fr

Le 29 novembre, No Border – Cabaret Vauban, Brest, www.festivalnoborder.com


Mots clés : interview Ivarh