Sortir : Souvenez-vous votre premier concert...
Michel Goudard : C'était en 1977 à Limoges, une ville hors des circuits de distribution de spectacles à l'époque. Le hasard le plus total a fait qu'on a donné mon numéro de téléphone à un producteur, Michel Algay, l'un des tout premiers à avoir monté une vraie structure pour faire rencontrer les artistes avec leur public. J'avais jamais rien fait en la matière mais j'étais le type sur Limoges qui s'y intéressait... Ensuite les propositions se sont enchainées : le travail était suffisamment bien fait pour que l'on me demande de travailler également dans d'autres villes. A la base, je n'avais aucune volonté de travailler là-dedans, je ne pensais même pas qu'on pouvait en faire son métier.

Sortir : Et donc derrière, Euterpe, Box Office...
M. Goudard : À partir d'un moment, l'ampleur des spectacles qu'on me demandait de gérer est devenue trop volumineuse, d'où la création d'Euterpe Promotions, qui donnera elle-même naissance, en 1987, à Box Office, première billetterie gérée par une entreprise privée en France. Aujourd'hui, ce sont 6 points de diffusion dans le Sud-Ouest, dont Toulouse, un réseau de spectacles couvrant toute la France et surtout une totale liberté de choix.

Sortir : D'où un créneau catalogué ʺgrand publicʺ...
M. Goudard : Notre créneau, c'est de tout. Aider des artistes en devenir à la base, c'est pas notre métier : nous, on prend des risques financiers, avec de l'argent provenant de la loi du marché... si on n'a pas d'artistes à grosses entrées, on ne peut pas aider ces artistes en devenir. Et pour nous c'est aussi essentiel de le faire, ne serait-ce que pour rajeunir le vivier du spectacle. Ça a été le cas avec Raphaël ou, en son temps, Pascal Obispo qu'on avait fait jouer sur un campus devant une centaine de midinettes en furie... les artistes qui arrivent et font de suite beaucoup d'entrées sont rares et ceux qui le font, en général, ne durent pas. Un artiste doit aller au charbon !