A 18 ans, Mozart imagine un vaudeville délirant pour animer le carnaval de Munich. Il connaît déjà tout des vertiges de l’amour sur lesquels il reviendra en pleine maturité avec Cosi fan tutte ou Les Noces de Figaro. Après déjà huit œuvres lyriques, il n’en est pas à son coup d’essai. Tous les éléments de ses futurs succès sont déjà là, et comme le souligne Caroline Sonrier, directrice de l’Opéra de Lille « …c’est un Mozart vif-argent, aérien, qui voltige ici avec grâce et maestria entre les apparences, les masques et la vérité des sentiments amoureux ». Il est ici question d’une fausse jardinière, d’amant meurtrier, d’usurpation d’identité, d’amours contrariés, de passions destructrices et de multiples chassés croisés amoureux sur fond de rebondissements rocambolesques. Mais le vrai sujet de La Finta Giardiniera en 1775 c’est le désir qui bouscule l’ordre établi plus sûrement que les révolutions. Le metteur en scène David Lescot a reconstitué son tandem réussi avec Emmanuelle Haïm en 2008 lors des Noces de Figaro à l’Opéra de Lille. Nous aurons tous une oreille particulièrement attentive pour la jeune soprano Erin Morley dans le rôle titre (Sandrina, la jardinière) une habituée du Metropolitan Opera de New York. Pour lui donner la réplique, Enea Scala, un ténor italien que l’on a pu voir au Festival de Glyndebourne dans le même rôle qu'à Lille, celui du Comte Belfiore, l’amoureux de Sandrina.