Les jeunes amants

Portée par Solveig Anspach, disparue en 2015, c'est Carine Tardieu qui finit par porter à l'écran une histoire inspirée par la mère de la cinéaste. Plus que le récit d'un amour, le film, loin des clichés, cherche à toucher la grâce d'une rencontre dont la différence d'âge n'est qu'un aspect. La réalisatrice saisit tout en finesse, le subtil équilibre entre les fragilités de ses personnages, laissant autant de place à l'hésitation des mots qu'à celle des cœurs. A ce jeu, Fanny Ardant et Melvil Poupaud insufflent une touchante humanité à leurs personnages, à leur trouble et leurs doutes, aidés par une écriture fine et discrète et une réalisation qui en dit beaucoup sans en montrer trop. Au-delà de l'écart entre les deux amants, Carine Tardieu filme aussi l'universalité de l'état amoureux, bousculant la discrétion qui accompagne souvent les amours âgés. En contrepoints, Florence Loiret-Caille et Cécile de France complètent une distribution très en phase avec des personnages qui doivent beaucoup à leurs interprètes. Un regard touchant, crédible et sensible sur l'amour.