Le jeu du pouvoir

Dire l’histoire en vers… Une façon certainement plus originale de conter la fin de la grande dynastie des Plantagenêt. Que l’on aime ou pas, Richard III reste une pièce incontournable.
Immortalisée par Shakespeare, la pièce dramatique évoque la figure d’un homme maléfique, que la nature a rendu difforme dès la naissance, prêt à tout pour prendre le pouvoir. Une œuvre classique peut, certes faire peur, mais la manière dont François Parmentier se la rapproprie la dévoile autrement. En choisissant la traduction de M. Destrat, la plus poétique et musicale, Parmentier donne à voir au-delà de l’Histoire. Il efface le contexte historique pour mettre en avant l’intemporalité. L’accent est mis sur les personnages, la stratégie utilisée pour accéder au trône, « un personnage capable de tuer en disant je t’aime ».
 

François Parmentier permet la compréhension de la guerre des deux roses en donnant aux spectateurs toutes les clefs nécessaires. Dix comédiens, énergiques, aux voix parfois soutenues par des micros pour accentuer les respirations et chuchotements. Des fonds sonores joués par 2 musiciens ; un tapis de roses qui finit par s’entremêler sous les pas des acteurs, représente la beauté de l’environnement face à la monstruosité de l’individu. Au mur s’installent progressivement les portraits des victimes, les âmes qui vont hanter le tyran après leur assassinat. Des marionnettes en papier, véritable armée de soldats, recentrent le spectateur dans l’Histoire. Enfin, un Richard III, tout de blanc vêtu comme pour cacher son âme noire et terrifiante, qui attaque ses amis par derrière pour mieux régner. Une pièce décidément bien actuelle ! Les amateurs de théâtre classique aimeront, pour les autres, une occasion de se réconcilier avec celui-ci ?