Présenté au Festival de Cannes, hors-compétition, Le complexe du castor avait de quoi intriguer. Le pitch : Walter Black, PDG d'une usine de jouets sombre progressivement dans la dépression. Un soir, alors qu'il a trop forcé sur la bouteille, il tente de se suicider... Jusqu'à ce qu'une marionnette de rongeur, trouvée plus tôt dans une décharge, se mette à lui parler ! La peluche, qu'il s'exprime évidemment par son entremise, va lui servir de thérapeute. Il revient vers sa famille mais ne quitte plus sa marionnette d'une main : c'est désormais le jouet qui intercède en sa faveur dans tous les actes de son quotidien. L'absurdité de la situation exaspère rapidement Meredith, sa compagne (Jodie Foster)...

Soyons honnêtes, le film a clairement des accents de rédemption pour Mel Gibson, qui, ces derniers temps, s'est plutôt illustré par ses frasques extra-conjugales que ses rôles au cinéma. Dirigé par son amie Jodie Foster (qui incarne donc sa femme dans le film), Le Complexe... arrive parfois assez bien à saisir les contours de la dépression qui frappe le personnage de Mel Gibson, jusqu'à ce qu'il se libère de la peluche qui entravait son existence. Pourtant, le reste du film est on ne peut plus banal, comme un vulgaire film de commande dont on a peine à croire que le scénario s'est trouvé un jour classé sur la Black list hollywoodienne des meilleurs scripts. Le père perdu se réconcilie avec ses deux fils, le plus âgé est effrayé à l'idée de ressembler à son père alors qu'une jolie fille s'intéresse à lui... Archi-vu et revu, jusqu'au dernier plan sur des montagnes russes, à l'image d'un film très inégal qui cumule les poncifs.