Import-export culturel

Déjà en juin 2007, Waterborn donnait le ton d'une démarche chère à Carolyn Carlson, celle d'une irrigation des territoires régionaux et d'un travail en lien avec des partenaires désireux de porter une dynamique culturelle volontaire. Après un autre épisode valenciennois autour de Luca Silvestrini, le Centre Chorégraphique National revient dans le bassin minier avec Artois Comm pour un travail en plusieurs étapes avec l'équipe anglaise du New Art Club autour de The Visible Men. Sous la conduite des artistes d'outre-Manche, douze danseurs par ville se sont prêtés aux jeux de la découverte et des répétitions nécessaires à la préparation du spectacle. Une mise en danger  calculée pour des volontaires de tous âges (de 15 à 50 ans) qui nourrissent à chaque fois le travail des artistes pour donner naissance à des spectacles différents.

On ne verra ainsi pas la même chose les 7 et 8 octobre à Bruay-la-Buissière et le 14 au théâtre de Béthune. C'est là tout l'intérêt d'une démarche personnalisée qui, outre qu'elle contribue (grâce l'humour et à l'univers décalé des artistes anglais) à démythifier le spectacle de danse auprès du public (et de leurs familles, toujours heureuses de voir le papa, le frère ou la cousine sur la scène), entend aussi créer ou renouer des liens entre une population et une proposition artistique. L'initiative est en outre prolongée par le CCN qui, entre mai 2007 et juillet 2008, faisait tourner la petite forme dansewindows dans toute l'agglomération. Outre ces représentations, l'opération sera réitérée en mai prochain avec le Channel à Calais, une façon aussi d'essaimer à travers la région toute entière et d'inventer des démarches communes. Pourvu que ce soit contagieux.