En effet, le nouveau spectacle de la compagnie Non Nova est une véritable charade artistique, tant il juxtapose d’éléments divers et tant le résultat de ces alliances est inattendu. L’après-midi d’un foehn, c’est d’abord l’histoire de la compagnie et de sa fondatrice, Phia Ménard, qui depuis 1998 abolissent les frontières traditionnelles de la jongle, considérant que chaque élément du monde qui nous entoure est « jonglable en puissance » et porteur de poésie. Ce qu’elle prouve ici avec brio.
Sur des mélodies de Claude Debussy - parmi lesquelles l’après-midi d’un faune - orchestrant les courants d’air comme un démiurge, elle expose aux vents contraires de sa petite soufflerie scénique des objets du quotidien, transmutés en créatures de fantasmagorie. Et hop, sorti de sa veste noire, un dragon, des ballerines, qui sont autant de sacs plastiques virevoltant dans un ballet féérique. Des métamorphoses qui enchantent petits et grands… et changent même un faune en foehn… Mais tiens d’ailleurs, qu’est-ce au juste qu’un foehn ? C’est à la fois un courant d’air chaud, et, chez nos amis suisses, un sèche-cheveu, autrement dit un objet qui souffle de l’air… Coïncidence ?