Festivals : Juillet épisode 2

Depuis la montée en notoriété des artistes belges dans l’hexagone (Angèle, Damso, Roméo Elvis, Lou & The Yakuza), c’est avec une attention toute particulière que l’on épluche l’affiche des Belgofolies de Spa. Cette année, le festival mise sur des têtes d’affiche comme Hooverphonic, Loïc Nottet ou Typh Barrow. On suivra particulièrement Doria D, Antoine Armedan, Charles, Ozya, Leo Fifty Five et bien évidemment Sharko et Glauque. Et pour cette édition tournée essentiellement sur la scène belge, le retour de Plastic Bertrand en set electro vaudra son pesant de « belgitude ».

Au Het Lindeboom de Loon-Plage, on y célèbre les musiques traditionnelles depuis une vingtaine d’années. Avec convivialité et générosité, ce festival gratuit programme une bonne vingtaine d’artistes dont le projet artistique gravite autour des musiques traditionnelles et folk. Une vision œcuménique de la chose comme l’atteste la venue du projet celtico barré de Startijen & Cyril Atef, la chanson trad’ mais pas tradi de Mes Souliers sont Rouges, la harpe celtique et vagabonde de Cécile Corbel ou encore l’univers médiévo-fantasy des furieux de Prima Nocta.

Annoncé comme annulé au printemps, le Root & Roses fait quand même beaucoup plus qu’acte de présence en proposant une programmation forcément moins internationale et des concerts en extérieur dans le bucolique Pré de l’Hôpital Notre Dame à la Rose. Le festival reste fidèle à sa baseline « Pour les amateurs de formes modernes de folk, blues, rock’n’roll, garage » en programmant des artistes belges ou des groupes venus en voisins. Pas évident pour un festival sous haute influence anglo-saxonne, mais défi relevé avec notamment Black Box Revelation, Fifty Foot Combo, Delgres, The Jackets… et notre coup de cœur pour Leyla McCalla et ses explorations dans les résonances des musiques afro-américaines et haïtiennes.

Pas de Retro C Trop cette année. Le festival picard ne jette pas pour autant l’éponge et se « réinvente » en L’Inédite. On reste sur le site du château de Tilloloy, mais artistiquement la ligne éditoriale se veut plus contemporaine. Alors que le Rétro de cette année (finalement reporté en 2022 avec les mêmes artistes) annonçait des perdreaux comme Alice Cooper, Madness, Simple Minds, Status Quo ou Arno ; l’Inédite se téléporte dans le présent avec la relecture des Rita Mitsouko par Catherine Ringer, le rock moderne de Feu !Chatterton, la novo-pop du jeune Hervé ou encore le post-punk des Amiénois de Structures.

Même constat pour le Lokerse Feesten, cette vénérable institution du classic-rock, véritable Jurassic Park de la pop, du rock, du metal et de l’electro se recentre cette année sur des artistes le plus souvent belges : Clouseau, Channel Zero, Hooverphonic, Gabriel Rios, Novastar, Black Box revelation et la relève Maneskin, Brihang, Stake, Goose ou The Haunted Youth.

L’Esperanzah ! se remet en cause chaque année. Misant sur la découverte et l’altérité, loin des courants dominants et mainstream, l’édition de ce festival est surtout contrariée par la faible mobilité des artistes. Les Français y trouvent naturellement leur place comme Yseult, Meryl, Mezerg ou James BKS. Les Belges y sont en nombre : Ozfertu, Mevy, Las Lloronas, Ziza Youssouf, Winter Woods, Super Ska. Mais avec La Dame Blanche (Cuba), Licas Santtana (Brésil), Mauvais Œil (Algérie-Roumanie), Fulu Miziki (RDC) l’Esperanzah parvient à conserver son cap artistique.