Eau

La nouvelle création de Carolyn Carlson du Centre Chorégraphique National (CCN) de Roubaix, en collaboration avec l'Opéra de Lille (pour l'accueil des représentations), l'Orchestre National de Lille (pour la musique) et le Fresnoy  de Tourcoing (pour les images). Une collaboration exceptionnelle plus que réussie. Brav-eau !

Effervescence. Bouillonnement. Vidéos. Musique. Et les 12 danseurs... Des conseils, des réajustements fusent en franglais, toutes les langues se mélangent. Puis le silence se fait, chaque chose se met en place, et l'on voit une partie d'un magnifique spectacle en devenir. Voilà à quoi ressemblent les répétitions de la nouvelle création de la chorégraphe du Centre Chorégraphique National (CCN) de Roubaix, la célèbre, mais néanmoins accessible, Carolyn Carlson. « Je suis la femme de l'eau », revendique la belle sirène, qui a toujours entretenu une relation particulière avec cet élément, souvent du Pacifique à Atlantique, de Venise à Helsinki, en passant par la Seine à Paris ... et dans son oeuvre, comme ce spectacle à la piscine art déco de Bruay La Buissière ! Tout cela associé à un « livre incroyable », source d'inspiration, L'eau et les rêves de Gaston Bachelard, aux poèmes, aux réflexions de la chorégraphe, aux impros avec les danseurs, cela donne un spectacle plein de grâce, de magie, sur une musique sublime, inquiétante mais avec des touches oniriques, des images en sur-impression, choisies avec soin par Alain Fleischer : « archives ou inédites, tournées sur la côté boulonnaise, les chutes du Niagara, New-York en ruines en 1982, ou même Venise... »

La musique jouée sur scène par l'onl, « très heureux qu'un tel regroupement se fasse », selon Didier Soinard, chargé des relations presse, est imaginée par Joby Talbot, « une référence dans le monde de la musique contemporaine » souligne Olivier Perry, son homologue du CCN. Un spectacle abordant eaux originelles : la naissance, eaux profondes : le mystère, eaux mélancoliques : les larmes, eaux violentes : le côté masculin, eaux sales : préoccupations écologiques, eaux pures : le sang de la terre. Mystère, fluidité, violence et beauté planent sur le spectateur émerveillé.