esquerre.jpgDéjà, sa tête de jeune premier, son air pince sans rire et son regard quelque peu bovin confèrent au bonhomme le pouvoir de faire rire sans même ouvrir la bouche. Dès ses premiers mots, il transporte son auditoire dans un univers loufoque, irrésistiblement drôle. Loin d'être lassante, cette litanie de journaux et de sujets plus improbables les uns que les autres, sert de prétexte à des histoires décalées et surréalistes, à des scènes de la vie quotidienne re-visitées ; à souligner l'absurdité du monde, ou au moins de ces revues (qui existent vraiment !) Le Magazine des cuisiniers en collectivité (sic) laisse imaginer la recette d'un hachis parmentier gargantuesque dément. Le réjouissant Funéraire magazine fait mourir de rire, tandis que l'alléchant Viande magazine déplore que le boudin n'ait plus de saisonnalité, mais rassure nos inquiétudes face à la baisse du marché de la viande : la saucisse devrait tout sauver. Le très sérieux Courrier cadre en prend pour son grade, annonçant en couverture « peut-on se bonifier avec l'âge ? » Réponse de Chris Esquerre : Non ! Sans appel... Presque une heure trente sans reprendre son souffle, qui commence par le sommaire du spectacle sur paperboard, déroulé hilarant en grand 1 et petit b. Plusieurs étapes, jusqu'aux applaudissements, « une belle carte à jouer pour vous, spectateurs, puisque le reste du temps JE me mettrai en avant ! » Et des applaudissements, il y a en à tout rompre ! Notre drôle d'énergumène est un peu ému, il a longtemps habité Lille et apprécie que sa première date soit au Prato, qui nous fait découvrir là un clown moderne et décalé, loin des imbuvables stand up parisiens. On ressort avec des crampes aux zygomatiques, et un regard acéré sur les étals des kiosques à journaux. Tiens, Le journal des communes propose un gros dossier « fosses septiques » ? je l'envoie à Chris !