La vie de Matthew (Ryan Reynolds) a basculé le jour où sa fille s'est volatisée, alors qu'elle se trouvait quelques instant plus tôt à l'arrière de son véhicule. Huit ans ont passé depuis la disparition de sa fille et son couple lutte pour reprendre pieds. Mais l'apparition d'indices troublants laissent à penser que la jeune Cassandra est toujours en vie...

On retrouve d'emblée la patte du canadien Atom Egoyan (De beaux lendemains, La vérité nue...) dans son dernier thriller qui continue de nourrir ses propres obsessions (la famille, la solitude...) en refusant la construction classique d'un film qui l'était sur le papier. Au lieu de ça, Egoyan installe un récit embrouillé, alternant de nouveau les passages entre passé et présent. En éparpillant ses images sur près de deux heures, l'astuce lui permet de révéler petit à petit l'évolution des personnages comme un puzzle qui réussit à retenir l' attention du spectateurs en suivant morceau par morceau le parcours des parents, du couple de flics rattachés à l'affaire (Rosario Dawson et Scott Speedman) et de la fillette et son ravisseur. Assez pour happer le spectateur à l'affût de chaque détail. En laissant la place à l’ambiguïté, Captives captive dans une suite de questionnements efficaces. Originalité qui sauve le film, dont le pitch rappellera le récent Prisoners du québécois Denis Villeneuve qui partage le même cadre hivernal, et montre, derrière le refus d'un père d'accepter la disparition de sa fille, la transformation psychologique d'un homme capable de tout pour détenir la vérité. Mais Ryan Reynolds n'est pas Hugh Jackman et la sauce prend moins devant les états d'âme du comédien qui fait le job sans vraiment étonner. Un solide polar sauvé par l'originalité de sa narration... qui ne va pourtant pas au bout de ses ambitions, laissant le film rentrer dans le rang dans un dénouement trop appliqué et attendu.