Le Kuduro, littéralement «cul dur» en argot portugais, fut un genre très en vogue dans la Lusafrique et au Brésil. Le collectif lisboète de Buraka Som Sistema, à la base des DJs, rebondit sur ses attributs en injectant dans les fesses du Kuduro une bonne dose de baile-funk, d'électro, de hip-hop, de dubstep...Bref, tout ce qui peut passer dans les sonos des faubourgs de Lisbonne, là où végètent les diasporas angolaise et cap-verdienne, loin des bars à fado pour touristes. Au spleen, Buraka Som Sistema préfère le speed, dont leurs sets enflammés en sont le chaudron magique. Musique world mutante et canibale, l'univers sonore de Buraka Som Sistema évoque la rage. Mais ici c'est la sueur de la dance et de la transe qui remplace la bave de la démence. Ce groupe, on ne peut plus populaire, urbain et actuel, amorce peut-être les bases d'une nouvelle révolution esthétique, à défaut de reprise économique.