Sur le papier le parcours chaotique de cette jeune quadragénaire pourrait un peu trop ressembler à un exercice de storytelling. Mais à l'écoute...Une petite Américaine biberonnée au piano, au violoncelle et à l'art lyrique. Une ado qui heurte son rêve de star à l'envers du décor de la cité des anges, puis la fugue vers les aspects les plus flétris de big apple. Un début de carrière dans le rock mainstream, quelques fulgurances, puis la dope, l'anorexie, la déprim et l'errance dans un Los Angeles qui n'a plus rien à voir avec les espoirs de la case départ. Le showbiz n'avait pas besoin d'une nouvelle Sheryl Crow ou d'une Alanis Morissette, même version tie & dye. Après quinze années d’approximation, dans un énième sursaut, Beth Hart va profiter de la vague neo-soul pour mettre en avant sa voix. Un organe extra-ordinaire devant beaucoup à son background et sa fixette sur la soul et le blues. Bien accompagnée par le guitariste virtuose Joe Bonamassa, Beth va enquiller deux albums de reprises où elle transcende l'exercice de style, entrecoupé d' un album perso toujours sous influence Janis Joplin, Billie Holiday. Bingo, elle sera ovationnée par Obama, puis l'Olympia. Vulgaire pour certains, ce jouissif produit du divertissement américain dégage quelques chose de fascinant dans sa capacité de résilience et son talent à incarner plus qu' à interpréter.