L'accrochage survient donc aux Muzik'Elles de Meaux, pour une sombre histoire de badge. Après validation d'un "Master en Management de projets culturels", Emmanuel y débarque en tant que responsable logistique, en charge notamment du confort des artistes et de tous problèmes éventuels sur site. Il y croise bon nombre de personnalités estampillées "variétés" (Olivia Ruiz, Brigitte Fontaine...), « pas vraiment ma came », mais formateur.
Une parenthèse à la banque et en costard (« pour mettre des ronds de côté »), il lance sa propre structure sur Bordeaux, en septembre 2010, switchant les postures : après l'accueil à Meaux, son rôle désormais, c'est « être accueilli », dans le cadre de tournées montées pour les artistes dont il s'occupe. C'est-à-dire contacter les structures, vendre le concert, gérer les transports, équilibrer le calendrier... « Il suffit d'avoir le téléphone et internet », enfin presque : d'abord faut-il convaincre les artistes.
« Bernard Lavilliers a voulu me casser la gueule »
Ses débuts dans le monde de la culture ont (donc) été quelque peu mouvementés. Depuis, Emmanuel a fui toute cette violence pour monter sur Bordeaux sa propre boîte de booking, Noir Productions. Avec la venue de Raekwon (du Wu-Tang), l'une de ses premières dates phares, retour instructif et épicé sur son parcours, son travail et "les risques du métier"...
The Legendary Pink Dots : le premier "nom" à lui faire confiance, « un groupe un peu maudit, souvent arnaqué par les tourneurs »... jusqu'à compter aujourd'hui un portefeuille d'une douzaine d'artistes, parmi lesquels Kristin Asbjornsen (soul folk) ou Alamaailman Vasarat (jazz klezmer) : confidentiel pour le grand public, mais des dates à travers toute l'Europe, parmi ces « pistes inexplorées susceptibles de marcher en France ».
Et maintenant (après Assassin mi-octobre), Raekwon, ancien du Wu-Tang, dans une « démarche inverse » de production : aller chercher les "bookers" pour acheter et organiser un concert, donc également prendre le risque financier, une démarche « par souci de réalisme économique ». Et côté son, même si le circuit est aussi affaire d'opportunités, « défendre des artistes novateurs qui ont fait l'Histoire de la musique ». En tout cas, réussir ces concerts pour poursuivre, « survivre, ce qui n'est pas facile dans la culture », et « continuer à faire ça parce que c'est ce qui m'intéresse ».
Publié le 26/10/2011
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