Africanisant

À l’origine du projet, une rencontre, celle des Sargos, collectionneurs d’oeuvres africaines, et de Marie-Dominique Nivière, conservateur du musée des Beaux-Arts d’Agen. Et comme souvent derrière, l’histoire s’écrit sur fond de passion, dans l’ancienne église gothique des Jacobins.
Un cadre « d’une beauté incroyable et d’une envergure époustouflante » dans lequel, pour l’occasion, « la scénographie ne pouvait être qu’extraordinaire ». Ici, fini les couleurs (sombres) associées de coûtume aux arts premiers, on opte pour des teintes vives et lumineuses, et on « recontextualise la vie de chaque objet grâce à des explications simples et à des photographies illustratives ». Effet recherché ? Faire que « l’homme africain soit au coeur de cette exposition, que son art soit valorisé »... histoire aussi que tout le monde ait les clés pour connaître cette civilisation, ici mise en avant grâce à la quasi-totalité de la collection de Catherine et Patrick Sargos.

En occident, ces mots font plutôt peur. Et pourtant, nombre de ces moments sacralisés pourraient apporter « de bonnes choses ».  Afrique de l’ouest ou centrale, Nigéria ou Cameroun, autant de pays décrits à travers des objets de cultes, apportant à l'époque à ses utilisateurs le pouvoir de communiquer avec les esprits (à l'exception notable du Bénin où « l'envoûtement est encore la préoccupation principale »)...
Visite donc, dans le monde du sacré, où les oeuvres en bois et en terre cuite transmettent « l’histoire telle qu’elles l’ont vécue ». À la rencontre « de la symbolique oubliée de ces objets, parfois même dans leur pays », le regard se ballade (entre autres) entre masques, fétiches, statues et coffres de Mauritanie, rarement exposés en France et dont le passé « n’est pas encore connu du grand public »... car comme le dit un artiste de l'expo « l’art est universel et enlève la peur qui est en nous ».