Sortir : Vous avez un attachement particulier pour les bateaux. Ça vous a aidé ?
Daniel Auteuil :
C’est vrai que je connais bien ce monde, je sais que le secteur du nautisme est en difficulté depuis quelques années, j’ai des amis qui vendent des bateaux. Du coup, je sais comment ça marche, je peux les manipuler sans trop de problèmes… Mais bon, n’importe qui aurait pu le faire !
Jacques Maillot (le réalisateur) : L’univers du bateau apporte une autre dimension au film : le rêve, l’évasion, il a un fort potentiel symbolique. C’était aussi intéressant au niveau aspects cinématographiques, parce qu’on a tourné au bord de la mer, ça fait de belles images… J’ai trouvé l’idée intéressante.

Sortir : Comment avez-vous appréhendé le rôle de Georges, ce patron au bout du rouleau ?
D. Auteuil :
Ce qui m’a réellement conduit vers le personnage, c’est son côté romanesque, que ce soit dans ses rapports avec sa défunte femme, ses employés,... C’est ce fil que j’ai tiré. Georges est pris au milieu de plein d’embuches, du coup le film est une espèce de thriller avec en fond le décor de l’air du temps, de cette société qui nous donne plus de raisons d’espérer... C’est un vrai coup de poing, une façon excitante de parler de son époque, en ayant un vrai point de vue.

Sortir : Le fait d’avoir réalisé votre premier film (La fille du puisatier, sortie en avril 2011) a-t-il modifié votre manière de jouer ?
D. Auteuil :
Non, pas du tout. J’ai toujours la même envie d’atteindre la plus grande crédibilité possible. Dans un film, tout est faux, alors il faut que ces détails faux soient impeccables pour donner une impression de vrai ! Dans La mer à boire, il y a deux scènes avec lesquelles j’avais du mal : celle de l’échappée russe, et la dernière scène. Je les trouvais déplacées alors que finalement, sans elles, le film n’aurait pas été cohérent. Mais sinon pendant le tournage, je viens en me disant que si je rencontre des difficultés, elles seront réglées en fin de journée. C’est mon job de toute façon.