French cowboy & the One + Rouge-Gorge
Y’a lui. Le FRENCH COWBOY, sa voix trainante, ses mélodies raclées. Ce gratteux et joueur de clavier en dilettante. Qu’importe qu’il expérimente depuis trois décennies ou son statut de leader malgré lui, ce Federico Pellegrini n’a jamais fui… Au contraire : pour mieux brouiller les identités, son cimetière yolo a multiplié les vies. Y’a l’autre, aussi… THE ONE. Grand, chevelu et lunetté, avec l’éternel reflet dans le carreau. Batteur de The Little Rabbits, puis de la Secte humaine (Philippe Katerine) ou de Rock Roll & Remember… Éric Pifeteau, compagnon de toujours, est la condition sine qua non de cette chasse à l’hom(m)e perso. French Cowboy and The One revient donc en 2020, sans leçon, ni morale. Juste ce besoin vital : flinguer les compromis, à l’ombre de leur associé Jim Waters (The John Spencer Blues Explosion). Un qui-m’aime-me-suive déterminé et puis c’est tout. Un rock trip épris de liberté…
Après un premier LP (« Rouge Gorge », 2017) et un vrai hit générationnel (Les Primevères des Fossés), Rouge Gorge revient avec « René », album de résilience et de renaissance, mariant new-wave hospitalière (dans tous les sens du terme), mélodies salutaires et courage des oiseaux. Cousin rennais du Dominique A de la récente « Fragilité » , héritier des jeunes gens modernes (Taxi Girl, Elli & Jacno, Daho) autant que du minimalisme arty de la new-wave new-yorkaise (Arto Lindsay, Mars), belge (Honeymoon Killers, Minimal Compact) ou allemande (Felix Kubin, Palais Schaumburg),Robin Poligné use d’un instrumentarium resserré et chaleureux (orgues Casio ou Yamaha, boite à rythmes analogique, guitares sommaires, ukulélé métallique), qui lui laisse tout loisir pour faire durer les parties instrumentales en tourneries lancinantes, aux tonalités quasi orientales, jouées par les orgues en contrepoint de son chant devenu plus grave, au grain légèrement abîmé.
Publié le 08/09/2021