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théâtre

Courgette

Courgette (2022)
Courgette est l'adaptation théâtrale du roman de Gilles Paris, Autobiographie d'une courgette. « Les adultes, faudrait les secouer pour faire tomber l’enfant qui est en eux. » À la suite d’un accident familial, Icare, alias Courgette, se retrouve dans un « foyer pour enfants écorchés » où il rencontre Simon, Ahmed et la mystérieuse Camille.

Là où le jeu et la poésie deviennent une nécessité, ils vont apprendre à se construire, à « s’élever » et à « recoudre » leur cœur… Et puis il y a Raymond, le gendarme, qui va peu à peu endosser le rôle de père de substitution, et qui, grâce à Courgette, va aussi reprendre goût à la vie… Rencontrer autrui devient la possibilité d’un espoir, hors de tout déterminisme, en faisant preuve de résilience. Après Ma vie de Courgette (deux césars en 2017), Pamela Ravassard et Garlan Le Martelot adaptent pour le théâtre le roman de Gilles Paris, Autobiographie d’une Courgette, en nous racontant une histoire pleine de lumière et de musique… Note Mise en scène La première fois que j’ai découvert Courgette et son histoire, c’était au cinéma… Puis j’ai dévoré le roman Autobiographie d’une courgette. Et quand on m’a demandé de lire une histoire aux enfants durant le confinement, l’idée (soufflée par ma fille, Ysé) de leur lire Courgette m’a semblé être une évidence. Comment mieux parler aux enfants qu’en se mettant à leur place ? Comment mieux parler du confinement que quand on est soi-même enfermé dans un foyer, mais aussi dans son propre corps, dans sa condition humaine et qu’on essaie, comme Icare, de s’en défaire ? Ce foyer nous renvoie d’ailleurs à un entre deux, où tout peut encore être possible, comme une sorte de purgatoire… Les enfants sont placés ici en attente de savoir s’ils vont au paradis – une adoption merveilleuse – ou en enfer – livrés à eux-mêmes. Mais peut-on agir sur notre propre destin ? C’est ça qui me plait, la notion de point de vue. Tout comme dans ma précédente mise en scène, 65 Miles de Matt Hartley, le regard introspectif est au cœur de Courgette. Le regard que cet enfant porte sur le monde, la façon dont lui-même est perçu par les adultes mais aussi par ses camarades. Et puis son langage direct, franc, sans filtre, qui suscite l’humour qui traverse toute la pièce. La pureté même de l’enfance : c’est de là que naît l’espoir d’un monde meilleur. La résilience pour mieux appréhender la vie Ce qui m’a tout de suite interpellée, c’est le principe de résilience de Courgette. Les conséquences de notre éducation, le milieu dans lequel nous évoluons qui nous fait devenir ce que nous sommes, malgré nous. Dans 65 Miles, j’abordais déjà des thèmes qui me sont très chers : la transmission, l’âpreté de la vie, le déterminisme social, les conséquences de nos acte, l’enfance qui nous façonne… J’ai souhaité placer toute ma mise en scène du point de vue des enfants, par les vêtements, le langage, le texte, la posture... Cela permet de faire ressurgir notre propre enfance. C’est cette naïveté et ce principe d’identification qui entraînent le spectateur dans cette histoire bouleversante d’humanité. Mêler théâtre et musique… Tout d’abord Courgette est là, seul, au cœur même de la narration. Les souvenirs surgissent et reviennent peu à peu, lui permettant de replonger dans son histoire. Les musiciens-comédiens, tapis dans l’ombre, endossent au fur et à mesure les personnages de sa vie. C’est pourquoi j’ai voulu les placer au centre d’un dispositif lumineux, à l’orée du plateau, comme s’ils étaient la partie inconsciente du cerveau de Courgette qui refaisait surface. La musique prend alors de plus en plus de place : la chanteuse devient Camille, le guitariste devient Raymond, le batteur devient Simon, la pianiste devient Ahmed... Tout doucement, l’espace de la mémoire s’entremêle à celui du rêve et Courgette découvre la liberté de l’imaginaire. La musique l’accompagne ainsi dans sa résilience. Le principe d’élévation d’Icare Le parti pris de la scénographie d’avoir placé les instruments de musique au cœur de la structure, comme dans un amphithéâtre, compose naturellement différents lieux grâce à la lumière. La rambarde lumineuse, semée d’épine de roses (les « fleurs sauvages » comme se définissent eux-mêmes les enfants du foyer), la rampe en forme de toboggan et la structure sur deux niveaux nous embarquent dans le voyage de ces enfants partis à la découverte de leur propre vie. Cette notion d’élévation présente dans le mythe d’Icare est ainsi accentuée par la scénographie. Inspirée des mobiles de Calder et du tableau la Chute d’Icare de Matisse, nous avons choisi de spatialiser les étoiles et le ciel au-dessus de nos protagonistes. Relier comme des constellations, tous nos personnages vont se sauver les uns les autres. Comment rebondir, faire preuve de résilience pour que naisse l’espoir ? Comment la musique, et l’art en général, peuvent-ils nous sauver et révéler toute la beauté de notre humanité ? Car comme dirait Tchekhov : « il faut vivre, vivre ! » Pamela Ravassard

Production : Compagnie Paradoxe(s)

Coproduction : le Théâtre – Scène Conventionnée d’Auxerre.

Soutiens : Avec le soutien de la DRAC Bourgogne Franche Comté dans le cadre du plan France Relance, la Région Bourgogne Franche Comté, le Département du Doubs, le Conseil Départemental du Val de Marne, l’ADAMI, la Spedidam, le Théâtre Dijon Bourgogne dans le cadre du plan de soutien, le Réseau Affluence, le Réseau Scène O Centre, les Théâtrales Charles Dullin.

Aide à la résidence de création : Théâtre Gaston Bernard (Châtillon / Seine), Théâtre de Beaune, les Théâtres de Maisons-Alfort.

Partenaires : Théâtre de Morteau, Théâtre de la Tempête, Théâtre Le Vallon, Théâtre des Béliers.

Construction : Atelier décor de la MC93

Publié le 07/12/2022