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Victor Solf : "Je considère que la musique, elle se fait aussi avec les autres" (En tournée dans votre région)

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Après avoir fait partie d'un groupe (Popopopops) puis d'un duo (Her), Victor Solf s'est lancé dans le grand bain d'une carrière solo avec un premier EP puis la sortie de son très réussi premier album Still. There's Hope. Pour Sortir, il nous raconte les petits secrets de l'enregistrement de ce disque et les sensations que lui procure sa tournée. Interview.


Sortir : Après plusieurs années au sein du duo Her, vous décidez de vous lancer en solo. Est-ce que cela a impacté votre processus créatif ?

Victor Solf : Oui, forcément. J'ai tout fait pour essayer de me renouveler. Et en même temps, je ne voulais pas créer une cassure avec Her. Il y a beaucoup de choses que j'ai fait dans ce projet qui continuent à m'accompagner artistiquement. Je voulais réussir à trouver cet entre-deux. Et c'est vraiment quand j'ai commencé à travailler sur le piano que je me suis rendu compte que cela me plaisait beaucoup et que ça apportait aussi quelque chose de fondamentalement nouveau par rapport à Her

Sortir : On se sent plus seul en solo, non ?

Victor Solf : Oui mais après, que ce soit en solo, en duo ou en groupe, j'ai une philosophie de travail où je considère que la musique, elle se fait aussi avec les autres. C'est vrai qu'il y avait une grande solitude quand je travaillais sur les pré-productions (les démos, les piano-voix...) mais c'était une solitude que je connaissais déjà par le passé avec mon premier projet. Quand je travaillais sur mon piano et sur ma voix, j'étais seul dans un premier temps. Sur les paroles également. Et après vient cette idée de faire intervenir les autres personnes et d'échanger afin de faire grandir les chansons et les arrangements tous ensemble. C'est quelque chose que j'ai complètement gardé. D'ailleurs, Michael Jackson, sans faire de comparaisons (rires), en parlait dans un documentaire de Spike Lee sur lequel je suis tombé. Il soulignait l'importance des gens avec qui il travaillait et disait qu'il était incapable de faire sa musique sans les autres. Cette modestie venant de lui m'avait touché parce que c'est quand même un des plus grands artistes pop de tous les temps. 

Sortir : Vous avez une équipe autour de vous ?

Victor Solf : J'ai monté une équipe pour faire cet album, pour aller en studio. Ça a commencé tout de suite avec Guillaume Ferran pour le piano. Comme je disais, le piano, c'est vraiment la colonne vertébrale du projet. Et ensuite, je voulais apporter de la modernité, de l'électro alors j'ai fait appel à David Spinelli, qui est un artiste que j'adore aussi, pour les machines et j'ai terminé avec Mathieu Gramoli, le batteur à l'époque de Her, qui continue de m'accompagner. C'est cet équilibre, sachant d'ailleurs que Spinelli et Ferran chantent très bien en anglais, qui nous a permis de pousser très très loin et d'arriver en studio en enregistrant tout en live. C'est très important pour moi de prendre le temps d'être dans le bon studio, avec les bons micros, la bonne pièce et la bonne acoustique. 

Sortir : Vous avez enregistré votre premier album Still. There's Hope pendant le premier confinement. Comment avez-vous vécu cette période ? Et est-ce qu'elle vous a aidé pour la production de ce disque ?

Victor Solf : Bah, ça m'a un peu forcé la main, c'est un peu comme ça que je vois les choses avec le recul. Je venais de sortir un EP, il y avait des clips en prévision, une tournée et j'ai été complètement coupé dans mon élan. J'avais deux voies qui s'offraient à moi : soit j'attendais que ça s'arrête pour pouvoir de nouveau défendre mon EP, soit je me remettais tout de suite au travail et je travaillais sur l'album. Je suis quelqu'un qui déteste être attentiste, être passif. C'est un peu dangereux dans la musique d'être comme ça. En réalité, au delà même du Covid, quand tu sors un album, tu peux même attendre 10 ans en te disant peut-être que c'est au bout de 7 ans qu'on parlera de toi. Je veux vraiment rester dans un élan de travail, rester productif. Ça ne s'est pas fait tout de suite car c'était un crève-cœur de laisser tomber cet EP mais au bout de quelques semaines, je me suis lancé ce grand challenge en attaquant ce premier album. 

Sortir : Avoir un projet pendant cette période, ça vous a aidé mentalement ?

Victor Solf : Ah oui, ça m'a vachement aidé. Ça m'a donné beaucoup de rituels dans ma journée, un rythme de travail, c'était essentiel. C'est vrai que se retrouver à rien faire et à plus trop avoir d'organisation, ça devient assez vite mauvais pour la santé, je pense.

Sortir : A l'écoute de votre album, on ressent bien une certaine mélancolie mélangé à des up-tempos énergiques. Est-ce qu'il traduit votre personnalité ou alors est-ce que c'est votre mood actuel ?

Victor Solf : Si si, cet album, j'ai essayé de le rendre le plus intimiste possible et personnel. Mais moi même, je suis constamment en changement, en évolution. Je considère que cet album, c'est une photographie d'une époque de ma vie. 

Sortir : Vous chantez en anglais. Quelles sont vos inspirations ? Sont-elles majoritairement anglophones ou alors sont-elles aussi francophones ?

Victor Solf : Non, c'est quand même globalement anglophone. C'est des artistes comme James Blake, Frank Ocean mais même pour revenir à la base de la musique, c'est aussi Elton John ou Otis Redding. Des artistes anglais ou américains.

Sortir : Vous avez repris votre tournée récemment pour défendre votre album. Quelles sensations vous procure t-elle ?

Victor Solf : Ah, c'est génial surtout que je tourne depuis juin. Donc, j'ai vraiment pu voir l'évolution des conditions sanitaires et du comportement du public. Là, ce que j'ai vachement apprécié ces dernières semaines, c'est que je sens qu'il y a une détente qui se fait, une envie du public de revenir en salle et de se rappeler que c'est l'occasion de passer un super moment tous ensemble. C'est vraiment que du plus dans la période actuelle. Sur cette tournée solo, on reste 5 sur scène, tout est joué live, y a pas d'ordinateur, ça nous arrive de chanter à 4 voix par moments. Quand on est dans le camion, dans les loges, y a cette philosophie de groupe qui reste et qui me tient vraiment à cœur.

Sortir : Qu'est ce qu'on peut vous souhaitez pour la suite ?

Victor Solf : Que je puisse continuer à faire de la musique le plus longtemps possible. Récemment, j'ai sorti un titre avec le groupe Limousine du collectif Ekleroscock. C'est quelque chose que j'aime de plus en plus, me mettre au service des autres. J'espère continuer aussi à faire des tournées, des albums. A faire de la musique à l'image aussi, c'est quelque chose que je fais de plus en plus. Faire des musiques originales pour des séries ou des films, je trouve ça hyper excitant parce que j'ai l'impression de redécouvrir mon métier. J'espère avoir la chance d'en faire dans les années qui viennent.

Propos recueillis par Alexis Schuft

Crédit photo : Liswaya

Publié le 08/10/2021 Auteur : Alexis Schuft

Les dates de la tournée :
Le 13 octobre à 20h30 : Stéréolux (Nantes)
Le 14 octobre à 20h30 : La Luciole (Alençon)
Le 15 octobre à 20h30 :
Hydrophone (Lorient)
Le 22 octobre à 20h30 :
La Nouvelle Vague (Saint-Malo)
Le 30 octobre à 21h00 :
Paloma (Nimes)
Le 17 novembre à 20h30 : Antipode (Rennes)
Le 25 novembre à 20h30 : Le Rocher de Palmer (Cenon)
Le 26 novembre à 20h30 :
Théâtre Pierre Barouh (Les Herbiers)


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