Derrière ce nom forcément évocateur se cache l’entreprise lilloise À Gauche de la Lune, producteur de spectacles désormais bien connus des salles de concerts de France et de Navarre. Comment ça ! Un privé à Babylone ! Une entreprise dans le champ de ce qui habituellement relève de la puissance publique ou de ses avatars, voilà de quoi susciter bien des débats. Pas la peine de vous fatiguer ou de vous énerver, nous faisons partie de ceux qui souhaitent le dépassement des clivages habituels et militons pour la diversité autant que pour la coexistence des acteurs. Donc, À Gauche de la Lune, non content de produire le désormais bien ancré festival Les Paradis Artificiels, récidive en automne avec un Ground Zero bien plus porté sur l’avant scène, la découverte et le nouveau talent. Avec un nom pareil, on pourrait croire que ce festival fait suite à une catastrophe ou à la fin d’une époque.
Mais il n’en est rien. Tout juste peut – on imaginer le réel désir de l’équipe d’À Gauche de la Lune de multiplier les propositions artistiques et de renouveler les formes d’organisation des festivals. Ce qui frappe d’emblée à la lecture de l’affiche proposée pour cette deuxième édition, c’est à la fois la diversité musicale proposée mais surtout le choix de ne pas se reposer sur une ou deux têtes d’affiches. Bien sûr, il y a des valeurs sûres, Oxmo Puccino (le 22 au Grand Mix), Nosfell (le 24 au Splendid) et quelques jeunes pousses bien soutenues, Izia, fille de (le 24 au Splendid) ou le petit prince du folk auvergnat (Zak Laughed). Mais l’essentiel, et sans doute le clou de la programmation, se situe du côté des nouveaux talents et autres découvertes. On ne les citera pas tous mais il est certain que se cachent dans cette affiche un ou plusieurs futurs grands. Parions que Chinese Man (le 21 à l’Aéronef), Poney Poney Run Run ou Fuck Buttons (tous les deux le 22 à la Maison Folie de Moulins) feront rapidement parler d’eux à grande échelle. Quant à la question des styles, si tant est que celle-ci ait encore du sens à une époque où l’hybridation est devenue la norme, sachez que Ground Zero propose un prisme large, du folk au hip hop, de l’électro au rock et même de la funk.