Tous feux, toutes femmes

Tout n’est pas gagné. Parité, égalité salariale, durée des carrières, assignation en tous genres, harcèlement, discrimination… Il reste encore beaucoup à faire, mais les lignes font plus que bouger, comme en témoignent de nombreuses programmations.
Sinead O’Brien vient de publier un premier album qui parvient à concilier poésie urbaine contemporaine et sévère fixation 80’s vers le post-punk, mutant-disco et no-wave. Beaucoup de traits d’union, parfaites hachures stroboscopiques pour lacérer une certaine noirceur par des éclats de boule à facettes.
Dans le monde du blues et des guitar-heroes, la serbe Ana Popovic est parvenue à se faire une renommée planétaire. Fidèle à la tradition, elle a su néanmoins faire voler en éclats bien des clichés sans pour autant trop malmener les codes du genre. Quelques puristes ou essentialistes ont encore un peu de mal avec cette femme blonde virtuose de la guitare. Popovic les relègue du mauvais côté du manche.
Synthetic Grrrl célèbre les pionnières de l’électro. Programmé malicieusement dans le cadre des journées du matrimoine, ce clin d’œil aux Riot grrrls du rock propose de revenir sur la place des femmes dans l’électro. Au programme : la projection du très bon documentaire Sisters with Transitors de Lisa Rovner revient sur le parcours de grandes précurseuses (Clara Rockmore, Bebe Barron, Delia Derbyshire, Pauline Oliveros, Wendy Carlos, Eliane Radigue…) ; une conférence de la musicienne et spécialiste des femmes en électro Élise Dutrieux ; un live de la musicienne et compositrice Maud Geffray et un Dj set du collectif féminin Tout Feu Tout Femme. Plus qu’une lueur d’espoir, un grand incendie.
Marie-Flore trouble le jeu d’une chanson pop proprette où ses punchlines écaillent le vernis des représentations de l’intime. Jouant sur l’ambivalence autant que sur les mots, Marie-Flore explore les relations toxiques, les faux semblants et le parler cash. Les apparences sont parfois trompeuses.