Ouverture de saison de l’Opéra de Lille

Que vous ayez vu cet opéra à succès de Stravinski à Lille en 1986 dans une mise en scène de Robert Altman (direction Peter Eötvös) ou non, prenez une place (mais si, il en reste !) pour découvrir cette nouvelle version mise en scène par le jeune David Lescot et dirigé par Arie Van Beck qui a récemment pris la direction de l’orchestre de Picardie.

Stravinski en pleine période néo-classique, crée cet opéra à la Fenice de Venise en 1951. Malgré sa construction calquée sur celle de l’opéra mozartien, le jazz et ses contretemps n’en font pas moins sentir leurs influences. Logique pour le compositeur du Sacre du Printemps dont la rythmique décalée fit en son temps (1913) scandale. Pour sa première mise en scène d’opéra, David Lescot, amoureux de Stravinski depuis l’enfance, a mis l’accent sur le côté jeu de massacre entre les personnages hésitants entre équilibre et chaos, le tout teinté d’ironie mélancolique. Bien que l’histoire de ce débauché se déroule à Londres au XVIII^e siècle, il s’avère que l’accomplissement personnel à n’importe quel prix sur fond d’arnaque financière résonne en nous de manière tout à fait contemporaine surtout quand l’esprit de la comédie musicale s’en mêle.