Ombline

Ombline a vingt ans. Après une violente agression contre un policier, la jeune femme est condamnée à trois ans de prison. Face à cet avenir sombre, elle perd tout espoir. Mais un événement va tout remettre en cause : elle découvre qu'elle est enceinte. C'est donc en prison que naît Lucas, qu'Ombline pourra élever pendant dix-huit mois, conformément à la loi. La jeune mère va alors non seulement devoir se battre pour garder son fils auprès d'elle le plus longtemps possible, mais aussi pour en conserver la garde après sa sortie de prison.

Le film retrace donc les trois années d’incarcération d'Ombline. Sa grossesse, son accouchement, son apprentissage de maman... Des étapes pas toujours simples dans la vie d'une femme qui deviennent forcément compliquées dans celle d'une détenue. Malgré un cadre très dur, Stephane Cazes réussit à créer une histoire touchante grâce à une construction subtile des personnages : personne n'est tout blanc ni tout noir, les plus forts ont eux aussi des failles, ceux qui semblent être les plus faibles se révèlent pleins de ressources, et certains parviennent même à nous arracher quelques sourires inattendus.

Les dix-huit mois passés à la nursery apparaissent comme une fenêtre vers une prison moins sombre. Une parenthèse qui rend d'autant plus difficile le départ de l'enfant hors des murs, synonyme du retour vers le bâtiment central pour la mère. Le réalisateur parvient malgré tout à insuffler de l'espoir à ces personnages qui évoluent entre des murs chargés de souffrance et va plus loin en posant la question de la réinsertion une fois la peine purgée : comment retrouver un travail, un logement, depuis la prison, sans internet ni téléphone ?