Avec ce nouvel opus, Raphaël poursuit son bonhomme de chemin. Disons plutôt qu’il trace sa route dans le paysage de la chanson française, où il détonne par sa fraîcheur et son appétence de rencontres. C’est que l'artiste s'est ici entouré de quelques belles signatures : Tony Visconti (David Bowie, Rita Mitsouko) et Renaud Letang (Manu Chao, Feist). Côté musiciens, ont participé à l'album Robert Aaron aux claviers et aux cuivres, Tony Allen à la batterie, Carlos à la guitare, Gail Ann Dorsey à la basse et Mino Cinelu aux percussions. Que du beau monde ! Ensemble, ils nous entraînent dans un beau périple, à moins que ce ne soit dans une folle valse… aux accents tziganes comme de bien entendu. Chanson d’introduction (et tube du moment) "Le vent de l'hiver" donne le ton : euphorique et mélancolique à la fois, comme une ivresse à la vodka. Le voyage ("Adieu Haïti", "La jonque"), l’exil géographique sur le titre éponyme ou encore la déception sentimentale ("Tess") sont autant de thèmes portés par la voix de Raphaël, qui n’oublie jamais de traiter du temps qui passe. Cette gueule d’amour le confirme : "Je suis fasciné par le temps… Ce n’est pas une l’angoisse, c’est plus une expérience. Je n’ai pas peur de vieillir. Parfois, je me sens trop vieux pour comprendre le monde ou trop jeune pour le faire. Caravane incarnait une blessure d’adolescent. Je sais que la terre est plate marque plus une rupture, pas amoureuse mais musicale." Pour s’en convaincre, on fera le déplacement par le Pasino d’Aix, où il reste quelques places pour le concert de Raphaël… et pour les quelques chanceux qui se hâteront de réserver.