Le grand bain

Narco et Les infidèles n'avaient pas révélé un vrai talent de réalisateur chez Gilles Lellouche. Si la réalisation n'est probablement pas le point fort de ce troisième film, Le grand bain constitue toutefois une fort belle chronique contemporaine. Construit de manière très classique à la façon d'une petite mosaïque approfondissant le portrait de chaque personnage, le récit de Gilles Lellouche à coups de courtes scènes bien senties, crée une belle osmose entre les membres de son petit groupe, tous ordinaires mais attachants et aux prises avec une réalité et un avenir compliqués. Pas de surhomme, de rédemption fulgurante ou de transcendance dit Lellouche, juste une humanité contrastée sur laquelle il jette un regard attendri. Porté par une écriture fine, chacun se fait une place dans un groupe qui constitue aussi un beau personnage. S'il n'est pas exempt de défauts, la finesse de son récit et la générosité de ce message font de ce troisième film une agréable fable actuelle, douce-amère mais aussi enthousiasmante. Lellouche s'y révèle un fort beau directeur d'acteurs.