Sortir : Vous êtes la tête de la famille chanson pour l’événement Nantes au Zénith, comment ça s'est passé ? Pourquoi avoir invité ces artistes là en particulier ?
Jeanne Cherhal : C'est l'Olympic qui m'a contacté. Ça fait un moment que j'ai pas joué à Nantes, la dernière fois, c'était à la Carrière il y un an et demi. Nantes, c'est ma ville...J'avais envie de faire un plateau uniquement féminin, j'ai donc invité Leila, Diane K et ma sœur, Liz Cherhal. Je ne connais pas bien les chanteurs nantais, vu que j'habite à Paris depuis maintenant 5 ans. Diane K a fait ma première partie à la Carrière à Nantes, c'est comme ça que l'ai rencontrée. Elle m'avait bien scotchée... Leila, je l'avais vue sur scène avec Orange Blossom.

Sortir : Comment travaillez-vous avec elles ?
Jeanne Cherhal : Le travail est en cours, ça passe beaucoup par Internet , on s'envoie des Mp3, on discute... Je pense que ça va aller, la mise en commun va bien se passer. En tout cas, j'aime travailler dans l'urgence, à la dernière minute il y a plus d'adrénaline ! J'ai aussi créé un groupe pour l'occasion, que des filles également, que je ne connais pas, sauf la bassiste avec qui j'ai fait plusieurs tournées, il y aura donc une guitariste et une batteuse en plus.

Sortir : Pouvez vous nous parler de votre parcours ? Avez-vous toujours été immergée dans la musique ?
Jeanne Cherhal : A la base j'ai plus une formation de danse classique, que j'ai pratiquée plusieurs années. C'est finalement un milieu très cruel basé sur la compétition. J'avais pas les épaules je crois de continuer dans cette voie et pas l'envie... Il me manquait quelque chose, tout simplement l'expression, le langage en fait. Puis, étudiante, j'ai commencé à faire des concerts et à écrire des chansons. Je suis pas allée au bout de ma maîtrise de philosophie car je faisais de plus en plus de concerts, les premiers furent d'ailleurs au TNT en 2002. La musique a donc vite pris le dessus, j'ai donc vite arrêté mes études et je ne regrette pas.

Sortir : Vos études de philo vous ont-elles aidées dans l’écriture ?
Jeanne Cherhal : Dans l'écriture, non. La philo, j'ai toujours adoré ça,  ça apporte vraiment une ouverture d'esprit, ça fait réfléchir ; et quand on est ado, c'est la matière de terminale qui fait qu'on est un peu pris pour des adultes... Par contre, ça n'a pas influencé mes choix.

Sortir : Depuis votre premier album autoproduit vous avez fait pas mal de chemin, 2 albums bien accueillis par le public, que peut on attendre du prochain ?
Jeanne Cherhal : Le quatrième album sera une suite des trois autres, mais sera pour moi un cran au dessus, c'est une sorte de virage... Plus ça va, plus je comprend comment ça fonctionne et le studio est un endroit que je commence à adorer ! Mon premier album était en effet enregistré en live, je connaissais pas le studio ; pour le deuxième, j'ai vraiment été suivie de près par un réalisateur ; pour le troisième L'eau, sorti en 2006, je me suis plus impliquée alors pour celui qui va sortir courant 2009, je tends vraiment à devenir indépendante. j'ai aussi envie de prendre le temps pour cet album, peut-être plus que prévu...

Sortir : Les thèmes que vous évoquez sont généralement forts, qu’est ce que vous aborderez pour ce quatrième album ?
Jeanne Cherhal : L'album parlera des choses qui me touchent, mais aussi de sujets plus larges que ma petite personne. J'ai besoin de me sentir proche de mes sujets, ça me fait réagir. J'écris les chansons très naturellement, parfois j'ai une idée de dernière minute et je me dis " allez, pourquoi pas " !

Sortir : Votre talent de comédienne s'est révélé dans les monologues du vagin et plusieurs court-métrages, comment envisagez vous l’avenir ? De la musique rien que de la musique ?
Jeanne Cherhal : Je me sens chanteuse à 100%. Mon projet pour le moment, c'est la soirée Nantes au zénith le 14 mars ! J'ai pas eu trop eu l'occasion de jouer ces derniers temps. Les monologues du vagin, c'était une opportunité de jouer, j'ai aussi tourné deux court-métrages, mais je cherche pas ça à tout prix...Ça dépend du projet qu'on me propose ! J'aimerai bien par exemple que les courts métrages puissent être diffusés en premières parties de concerts...

Sortir : La chanson, "Si tu reviens j’annule tout", a fait couler beaucoup d’encre notamment dans un article de Libération, qu’en pensez vous aujourd'hui ?
Jeanne Cherhal : Moi je réagis à chaud, je trouvais que c'était une belle phrase, au delà du fait que l'on en avait marre d'entendre parler de toute la vie privée du président. mais j'avais pas prévu qu'on en parlerait autant , c'était une démarche personnelle, sur ma page My space, qui n'a rien à voir avec ma maison de disque. Je suis contente, je regrette pas. J'aurais pu la chanter sur scène, même si je ne l'ai jamais fait, mais aujourd'hui, ce n'est plus d'actualité.

Sortir : Vous avez été primé par les victoires de la musique en 2005, une grande satisfaction, que peut on vous souhaiter pour la suite ?
Jeanne Cherhal : Que je fasse une grande tournée, à la sortie de l'album ! Et que je puisse faire ce que veux à 100% ! En tout cas, une volonté incontournable de la tournée est qu'il y ait au moins une date à Nantes.