Je suis supporter du Standard

Milou est tombé dans le foot quand il était petit. Bien qu'il soit bruxellois, il ne vit, mange, pense et respire que pour le Standard de Liège, son équipe préférée. Pas question pour lui de rater un seul match ou d'être absent quand ses camarades supporters se réunissent. Mais un jour, à l'auto-école dans laquelle il est professeur, il croise la route de Martine. Elle n'aime pas du tout le foot et, dans un premier temps, Riton ne parvient pas lui avouer sa passion. Résolu à changer pour plaire à Martine, Riton n'est pourtant pas au bout de ses peines.

Empli d'une belgitude joliment dosée et toujours attachante, le film de Riton Liebman est moins une charge contre la monomanie des supporters de tous bords qu'un parcours vaguement initiatique vers l'éveil aux autres. Milou n'est qu'un autre vieux garçon qui n'a jamais mûri, enfermé dans des rituels sociaux un brin usés, il lui faudra la rencontre avec Martine pour ouvrir sa porte au monde. Ce pourrait être simpliste, sous les yeux de l'acteur-réalisateur, tout cela prend un tour très humain. Relation aux parents, instants de comédie pure, petit regard social, le film mêle les tons et les genres avec autant de maladresse que de réussite. Liebman acteur s'y montre roublard et efficace au milieu de comédiens bien dans le ton du film. Le film joue aussi avec l'addiction sportive, assimilée avec humour à celle que provoque l'alcool. Sans guère de surprises mais avec un réel talent, Liebman bouscule (gentiment) les supporters dans un film modeste mais pas dénué d'intérêt, notamment dans son décryptage d'une humanité ordinaire et sa façon de montrer que mûrir n'est pas qu'une question d'âge.