On aurait pu penser qu'Ibrahim Maalouf, libanais de naissance, aurait réservé la primeur d'un hommage à sa compatriote Fairuz. Mais le jazzman et la diva Kalthoum ont ce point commun d'avoir élu domicile dans le continent musiques, au- delà des frontières. Le répertoire pharaonique d'Oum Kalthoum retentit durant des décennies dans un monde arabe qui fit d'elle « l'astre d'orient ». Elle fut aussi cette voix réconfortante pour nombre de diasporas en exil, dont la famille Maalouf fit partie. C'est cet écho intime autour duquel improvise Ibrahim Maalouf. Un creuset de musique classique arabe et de folklores, une trop rare occasion de considérer la tradition comme source de distorsion et de création. Ce ne sont donc pas des retrouvailles entre Oum et Ibrahim, mais le fruit artistique d'un long compagnonnage. Pour ce projet finalement si personnel, le trompettiste s'est entouré de Frank Woeste (piano), Scott Colley (contrebasse), Clarence Penn (batterie) et Mark Turner (saxophone).