Concerts de caractères

Pour le festival Littérature, etc. l'essentiel est dans ce et cetera. L'auteure Manon Labry revient sur la mouvance Riot Grrrls. La docteure en civilisation nord-américaine trempe sa plume dans l'histoire de ces émeutières d'un punk féministe. Un ouvrage remarquable pour qui adhère à la politique éditoriale militante des éditions Zones. On apprécie Maxime Delcourt pour ses articles dans les Inrocks, Brain, Slate, Noisey-Vice, mais surtout pour ses ouvrages sur le free jazz ou encore la chanson expérimentale, tous parus chez la maison de qualité Le Mot et le Reste. Avec son 2 Pac, Delcourt, grand connaisseur du rap, livre une vision sensible et une enquête fouillée sur cette très controversée icône du gangsta-rap. Agrémenté de lectures, de vidéos et même d'un concert des Dyke's Sbires, duo rap n'b lillois se revendiquant queer et féministe, on salue l'audace et la belle cohérence de cette soirée.
On connaît la passion pour la littérature et plus spécifiquement la poésie qui anime Bertrand Belin. A l'entendre, puis le lire on a reconnu chez lui les portées de Christophe Tarkos, Philippe Jaccottet, Roberto Juarroz, Charles Pennequin, Melville et Lowry. Bertrand Belin nous avait gratifiés, déjà à Beaulieu, d'un très bon concert lecture autour de l'oeuvre de Christophe Tarkos. Aujourd'hui, ce sont ses propres mots que le chanteur met en scène. A partir de son Littoral, publié chez POL l'année dernière, Bertrand Belin largue encore un peu plus les amarres en direction d'une intimité empruntant les cartographies d'un singulier fantastique. Bertrand Belin et ses maux bleus.