Déjà deux disques que Bertrand Belin fait figure d’outsider d’une certaine chanson française. Compagnon d’art de JP Nataf, Bastien Lallemant, Néry ou Albin de la Simone, Bertrand Belin est de cette trempe de musiciens non-alignés qui depuis Manset, Murat, Bashung, Annegarn, Vanot, font que la chanson ne se résume pas à l’alibi du quota de diffusion. Honnête homme du répertoire, Bertrand Belin lâche désormais sa retenue en brisant quelques digues. Pas de raz-de-marée, juste une désolation introspective ceinturée par une guitare et pas beaucoup plus. Ça ne chiale pas pour autant mais l’élégant enterre sa superbe pour rejoindre le royaume des ombres de Will Oldham, Bill Callahan ou Johnny Cash. Avec des textes moins ancrés, Bertrand Belin lâche désormais ses mots, plus free mais toujours stylés.