Vive tue, c’est le titre de cet album. Bon titre d’ailleurs. Ce type qui a déjà quelques années de rap derrière lui a une véritable plume et s’en sert plutôt bien. De nos jours, c’est assez singulier pour être reconnu. Certains mettent le paquet sur le son, les samples et les featurings. D’autres misent tout sur le décorum, le style et la pose. Tacite a fait le choix d’un rap conscient, à la manière de certains cousins américains qui ont écrit les belles pages du hip hop. Au gré des 13 titres de cet album, il aborde sans haine ni violence les réalités sociales de notre époque post – moderne, de la virtualité érigée en modèle relationnel à la condition sociale des sans grades. Notons que le rappeur porte ses textes avec une diction impeccable, ce qui d’emblée peut sembler dérisoire mais s’avère déterminant au regard de ce qui se pratique ailleurs. Côté son, bien épaulé par son complice Nabis aka Martin Coulon, le gaillard navigue entre sons old school et approches électro de bon aloi. Au final, Tacite nous livre un bon album qui s’inscrit pleinement dans la continuité d’une histoire du rap français. Sa présence aux côtés d’Assasin sur la scène du Grand Mix constitue presque une évidence.