Sortir : Jean, on avait peur que vous ne reveniez plus des États-Unis…
Jean Dujardin :
Ah, j’y suis allé ? À ce propos, je dois vous prévenir, je parle très mal le français maintenant ! Bon, mais on en fait toute une montagne, alors que c’est pas si différent qu’ici au final ! Les prix, je trouve ça gratifiant, agréable, et derrière je suis toujours dans le plaisir. On n’est pas obligé de choper la grosse tête, j’aurais déjà pu l’avoir depuis longtemps, mais non… J’ai pas pété de chambres d’hôtel non plus, j’ai pas été élevé comme ça ! Je suis un acteur français aux États-Unis, tout va très bien, je ressens pas la pression… Et je vais pas partir vivre là-bas !

Sortir : On vous retrouve donc en France aux côtés de Gilles et 5 autres réalisateurs. Comment ça s’est passé ?
J. Dujardin :
C’est un arbre à 7 branches, ça s’est fait dans un système communiste, tout le monde a participé. Le film regroupe plusieurs sketches, mais on a conservé la même équipe technique à chaque fois. On a voulu garder une homogénéité dans la lumière, le ton et l’écriture.
Gilles Lellouche : L’ordre des histoires est venu à la fin, de façon à ce qu’elles se répondent entre elles. C’était un work in progress permanent… Pour le dernier sketch, qu’on a réalisé avec Jean, on a trouvé que c’était cohérent pour ce duo de tarés d’aller au bout de leurs idées à Las Vegas, le Disneyland des adultes. Au final, on retrouve dans le film les influences conscientes ou non des comédies américaines qui ont un culot qu’on avait avant en France, avec les films de Blier par exemple, mais plus maintenant. Nous, on a voulu s’amuser entre adultes, avec des thèmes de notre âge.

Sortir : Ce qui n’a pas plu à tout le monde et vous a valu la censure de l’affiche !
J. Dujardin :
Ça c’est pour vendre du papier, créer un buzz. On s’amuse à dire des conneries autour de ça…
G. Lellouche : C’est n’importe quoi, c’est violent, c’est extraordinaire ! Et que personne n’est gueulé par rapport à cette censure, c’est dingue ! Zahia c’est une star, mais nous on nous censure. C’est schyzo, c’est fou. On s’en serait bien passé. Nous, on voulait pas de polémiques, on voulait juste se marrer.
J. Dujardin : Mais bon, faut voir le bon côté des choses : ça nous a fait de la pub !